Un ami est parti |
Il a repris la route |
Il était voyageur |
Et voyage aussi sans doute |
Écrivain romancier |
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Poète et musicien |
Il ouvrait les sentiers |
Qui ont croisé les miens |
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Il me manque déjà |
Comme un père à son fils |
Comme à tous ses enfants |
Et qui sont nés de lui |
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Comme un père prodigue |
À l’humeur vagabonde |
Épris de liberté |
Et des beautés du monde |
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Sans nous dire au revoir |
Comme à son habitude |
Et malgré son départ |
Il est toujours ici |
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Rusé comme un renard |
Et discret comme un chat |
Caché dans mon chagrin |
Et dans chacun de mes pas |
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Tout au fond de mes yeux |
Qu’il semblait rapporter |
Du bout de l’océan |
Il a trouvé le port |
Que je cherchais depuis longtemps |
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Et que je cherche encore |
À nouveau maintenant |
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Sans doute a-t-il choisi |
D’éclairer loin devant |
Les sentiers de la nuit |
Que l’on redoute tant |
Mais qu’on prendra aussi |
Quand viendra le moment. |
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Il me manque à présent |
Ce gardien, cet ami |
Solide et rassurant |
Et qui m’avait conduit |
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Par sa simple présence |
Sans bruit ni complaisance |
À la place où je suis |
Et puis s’est enfui |
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Il a quitté la vie |
J’étais de ses enfants |
Et je suis orphelin |
Du soleil et du vent |
Qu’il a mis dans mes mains |
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Et mon âme est en deuil |
De cet homme attendri |
Au fond de son fauteuil |
Et qui à l’air assoupi |
Ne dormait que d’un œil |
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De ce bleu bienveillant |
Il veillait sur ma vie |
Il veillait sur ma vie |
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